Sinuciderea unei românce, care lucra ca anestezist la un spital din Châteauroux, un oraş din centrul Franţei, a generat o revoltă printre colegii ei, care se plâng că sunt nevoiţi să lucreze foarte multe ore pe săptămână, în detrimentul familiei, relatează La Nouvelle République, în ediţia online, potrivit Mediafax.
Românca a decedat duminică, după ce şi-a administrat o doză de produse mortale intravenos, în spitalul în care lucra, în Châteauroux.
"Suntem o mică familie aici. Petrecem atâtea ore împreună. Uneori stam aici mai mult decât acasă. În plus, colega noastră care s-a sinucis tocmai terminase o săptămână de 78 de ore", au spus colegii româncei.
Colegii femeii sunt furioşi, deoarece ministrul francez al Sănătăţii, Marisol Touraine, a declarat că acesteia i se făcuse doar dor de ţară: ”Nu poate fi lăsată să spună că nu din cauza activităţii sale la spital s-a întâmplat acest lucru şi că era pur şi simplu o femeie din România căreia i se făcuse dor de ţară! Ea se numea Simona şi era ca şi noi, de origine străină, dar ca şi noi, epuizată şi obosită".
Simona era foarte apropiată de două colege, care aveau şi ele copii. "Nu ne vedem copiii suficient. Împărtăşeam acest sentiment toate trei. Eu am descoperit-o, duminică dimineaţa, când am preluat garda. Dar noi nu spunem că din cauza aceasta s-a sinucis Simona. Îi respectăm gestul. Fără să încercăm să judecăm de ce. În schimb, ministrul care nu o cunoştea, care nu a venit aici niciodată, nu ştia dacă se simţea sau nu bine în pielea ei (...) Considerăm că declaraţiile ei sunt o injurie la adresa" Simonei, a declarat una dintre ele.
Ministrul "ştie că ea tocmai terminase o săptămână de 78 de ore de muncă? Ştie că ne lipseau, înainte de această dramă, doi anestezişti? Ştie că suntem cu toţii extenuaţi? Exercităm o profesie dificilă şi exigentă. Simona era o profesionistă excelentă. Se dedica muncii, în detrimentul soţului şi fiului ei de şase ani", au adăugat colegii româncei.
Simona, în vârstă de 37 de ani, avea un băieţel de şase ani şi un soţ care urma să înceapă luni o formare pentru a lucra pe ambulanţă. Tânăra urmează să fie înmormântată în România, în zilele următoare.
Châteauroux. Trois jours après le suicide d’une de leurs collègues sur son lieu de travail, les anesthésistes de l’hôpital confient leur mal-être et leur rancœur.
Ils ne peuvent plus travailler et s'en tiennent aux urgences vitales. Depuis la découverte du corps de leur collègue, dimanche, décédée après s'être administré une dose de produits mortels par intraveineuse, dans une salle de garde, les sept anesthésistes du centre hospitalier de Châteauroux ne sont pas en mesure d'assurer leur service. « C'est trop dur, on n'y arrive pas, ont-ils déclaré, hier, unanimement. Nous sommes une petite famille, ici. On passe tellement d'heures ensemble. On y est souvent plus que chez nous. D'ailleurs, notre collègue qui s'est donné la mort, venait de finir une semaine de 78 heures… »
" C'est moi qui l'ai découverte dimanche matin "
Ils pleurent. Tous. Puis la colère reprend le dessus. « Nous n'avons pas apprécié lespropos de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans votre édition. On ne peut pas la laisser dire que ce n'est pas à cause de son activité à l'hôpital que notre collègue en est arrivée là, et que c'est simplement une Roumaine qui avait le mal du pays ! Elle s'appelait Simona et elle était comme nous, d'origine étrangère, mais comme nous, aussi et surtout, fatiguée, épuisée… »
Simona était très proche de ses deux collègues féminines, elles aussi mères de famille. « Nous ne voyons pas assez nos enfants. On partageait cela toutes les trois. C'est moi qui l'ai découverte, dimanche matin, en prenant ma garde. Depuis, ces images me hantent. » Un collègue masculin reprend la parole : « C'est vrai que pour elles, les conditions de travail ne sont pas faciles, surtout avec des enfants à élever. Mais nous ne disons pas que c'est à cause de cela que Simona s'est suicidée. Nous respectons son geste, nous ! Sans chercher à juger qui que ce soit ! En revanche, la ministre qui ne la connaissait pas, qui n'est jamais venue ici, ne sait pas si elle était, ou non, mal dans sa peau. Elle est censée mener une enquête sur ce décès et elle en livre le résultat avant même de la commencer. Nous considérons que ses propos sont une injure à sa mémoire ».
Simona, 37 ans, laisse un petit garçon de 6 ans et un mari qui aurait dû débuter, lundi, une formation d'ambulancier. La jeune femme devrait être inhumée en Roumanie, dans les prochains jours. D'ici là, les anesthésistes du centre hospitalier espèrent qu'ils auront reçu le soutien et l'écoute qu'ils attendent.
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repères
> Les anesthésistes du centre hospitalier ont tenu à préciser qu'avant le décès de leur collègue, deux postes n'étaient pas pourvus dans leur service. Ils précisent également que les gardes s'étalaient de 8 h à 8 h, le lendemain, et qu'ils étaient seuls, de 18 h à 8 h, pour assurer toutes les interventions.
> Le week-end, ils doivent assurer, seuls, des gardes de 24 heures, de 8 h 30 à 8 h 30, le lendemain.
> Les anesthésistes ont demandé une entrevue avec la direction de l'hôpital pour évoquer leurs conditions de travail et la réorganisation récente du bloc opératoire qui ne leur convient pas. Ils devraient être reçus dans la semaine.
